Les statistiques sont disponibles depuis novembre 2023. Elles sont l’œuvre de la Direction générale des études et des statistiques sectorielles du ministère en charge de l’éducation nationale. Il y a beaucoup d’abandons dans le système scolaire burkinabè. Et les principales causes sont connues : orpaillage, grossesses, mariages.
Le boom minier qu’a connu le pays a eu des répercussions dans le milieu scolaire. Des élèves des écoles primaires du pays sortent du système à la recherche du métal jaune. Les cas d’abandons pour l’orpaillage sont plus fréquents en milieu rural. Le ministère en note 12 897 pour le compte de l’année scolaire 2021-2022 contre 588 en milieu urbain. Le total pendant cette année scolaire s’élève à 13 485 cas d’abandons pour l’orpaillage.
Pour le cas des mariages d’enfants, les données signalent 654 cas dont 593 en milieu rural et 61 en milieu urbain. Et les abandons liés aux grossesses d’élèves affichent 247 cas dont 206 en milieu urbain.
Mais par région, la région du Nord (Ouahigouya) vient en tête en ce qui concerne les abandons liés à l’orpaillage et les mariages d’enfants. Les élèves du primaire qui ont fui les classes pour les sites d’or dans cette région s’élèvent à 2 951. Soit un taux de 21,9% contre 0,2% au Centre. La région a enregistré également 116 élèves qui ont dû quitter l’école primaire pour se marier. Enfin, le nombre d’abandons liés aux grossesses d’élèves est de 21. Cette région est suivie du Centre-Nord (Kaya) qui a enregistré 2 396 abandons liés à l’orpaillage, 72 liés aux mariages d’enfants et 39 liés aux grossesses.
« En 2021/2022, on a dénombré14 386 abandons scolaires liés à ces causes. Ce nombre a diminué de 22,5% par rapport à l’année scolaire 2020/2021. », note le ministère.
Si 247 cas de grossesses ont provoqué l’abandon des classes, le nombre de cas de grossesses au cours de cette année scolaire est bien plus. En effet, la DGESS du ministère en charge de l’éducation a pu dénombrer un total de 425 cas de grossesses en 2021-2022 dont 80,8% dans les écoles primaires publiques et 19,2% dans le privé. En milieu rural, le pays a enregistré 64% des cas et 36% en milieu urbain.
Pour les différentes régions, la région du Centre-Ouest vient en tête avec 87 cas de grossesses. Elle est suivie des Hauts-Bassins qui enregistrent 85 cas. La région du Nord occupe la 3e place avec 46 et le Sud-Ouest 44. La région du Centre a enregistré 20 cas. Les régions ayant enregistré le moins de cas sont le Sahel (6), le Centre-Est (6) et l’Est (7). Les cas des autres régions varient entre 21 et 35.
Par Marie D. SOMDA, Sira info