Musique/Burkina : Voici le parcours de Djeli Karim nominé au Kundé d’or 2024

Il est la surprise du Kundé d’or pour certains internautes Ouagalais. Son nom : Djeli Karim. Avec les rappeurs Amzy et Kayawoto, il forme le trio des nominés au Kundé d’or 2024. Son palmarès semble fort intéressant. Moins connu à Ouagadougou, il est pourtant une vedette à Bobo-Dioulasso et ailleurs. Il fait bouger des foules, ici ou à l’étranger. Marchés des arts du spectacle d’Abidjan (MASA), Festival Baba village, FESPACO, Festival de la paix de Salif Keita (Mali), La Marquise de Lyon (France), etc. sont des scènes où il s’est déjà produit. Nous avons eu accès à son Press Book grâce à sa maison de production (2KDKA prod) que nous avons contactée.

C’est l’histoire d’un jeune dont les parents sont artistes de père en fils. Donc une histoire d’héritage. On ne s’en débarrasse pas si facilement. Surtout quand il est lié à la passion. Djeli Karim est donc un artiste né. Né pour jouer aux instruments traditionnels, pour chanter et faire danser sa communauté dans les Djandjoba, les baptêmes, les mariages, etc. L’environnement façonne, dit-on. Celui de Karim Kini, son nom à l’état civil, semble l’avoir bien façonné depuis son enfance et prédisposé à exercer le métier d’artiste aujourd’hui. 

Son histoire commence à Bobo où il naquit dans une famille de griots. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dans son nom d’artiste, il y a « Djeli » qui veut dire griot en Dioula. « Dans sa famille, la musique est la seule activité menée et transmise de génération en génération. Par conséquent, on y retrouve une pléiade d’artistes : des percussionnistes, instrumentistes modernes, des arrangeurs, des choristes, des chanteurs et chanteuses», peut-on lire dans son press book.

Comme un bon fils de griot, tout commence avec ses parents qu’il accompagnait dans les Djandjobas et autres cérémonies. Mais à partir de 2006, il ne veut plus suivre sa famille. Il veut quelque chose de plus professionnel. Alors il se met à la recherche d’un orchestre ou une troupe. Ainsi, selon son label de production, il a été batteur dans l’orchestre Dofini Power. Dans la troupe Paka-Paka, il a été percussionniste,  notamment joueur de djembé, de longa, de doum-doum, de tamani, etc. C’est un multiinstrumentiste. Un musicien dans l’âme. 

2011, Djeli Karim veut son indépendance

A partir de 2011, après avoir fréquenté des orchestres et troupes, il veut être son propre chef. Il décide de créer son propre orchestre dénommé « Le Super SINCOCO », indique sa maison de production. Alors s’enchainent les animations de mariages, baptêmes etc. Il commence aussi à fréquenter les studios d’enregistrement. Professionnaliser sa pratique musicale devient un défi pour lui. Mais il continue d’accompagner des vedettes de la chanson. Il a notamment été le batteur de Abdoulaye Diabaté et les Younkouna, de Aicha Natacha et de l’immense Victor Démè.

Rencontre avec son producteur Diafolé Kaba Alexandre Diakité

Sa fréquentation des studios d’enregistrement lui permet de faire une rencontre.  Celle qui va donner une autre tournure à sa carrière. En 2017, leur collaboration aboutit à un album studio de 13 titres. Il ne s’éloigne pas de ses racines. « Ce premier album va connaître un succès retentissant qui va positionner l’artiste parmi les artistes les plus sollicités du pays. En effet, avec cet album l’artiste jouent sur les plus grandes scènes », écrit son label. Et ce n’est pas faux. De la sortie de l’album « Djeli » en mai 2017 à fin 2023, l’artiste a fait de nombreux festivals au Burkina et à l’étranger.

Djeli Karim sur des scènes en Côte d’Ivoire, Mali, France, Suisse, Guinée

L’album « Djeli » a été pour lui un véritable visa. En mars 2020, il s’envole pour la Côte d’Ivoire. Et là, il participe à l’un des grands rendez-vous de la culture d’Afrique de l’Ouest : le marché des arts et spectacle d’Abidjan (MASA). https://www.youtube.com/watch?v=S382gb4GL9I

En novembre 2023, il était sur la scène du « festival sur le Milo à Kankan » en Guinée et au Festival de la Paix au Mali dont le promoteur est le célèbre Salif Keita.

Mais avant ces festivals, il a fait quelques dates en Europe (France et Suisse) en 2018. Il a notamment pris part au Festival « Les nuits du Faso » à Lyon en France le 10 novembre. Les jours qui ont suivi, il a presté au « Gambia River » à Lille, au « Jazzique de Lille » et à la Marquise à Lyon. Il a enfin été à Vernier en Suisse.   

Au niveau national, il a été sur la scène de nombreux festivals : Festival des Arts Mandingues, Semaine Nationale de la Culture 2018, Nuits Atypiques de Koudougou, Festival Garba à Ouaga, Festival NIANGOLOKO EN FÊTE, Festival BABA VILLAGE de Floby, Festival Dédougou Chez Nous, cérémonie d’ouverture du FESPACO, etc.

Les images de son passage à la soirée «NOS VOIX POUR LA PAIX» à Bobo, en décembre 2023 montrent un artiste en phase avec son public.

Meilleure artiste de l’année 2018 à Bobo

Certaines cérémonies de récompense lui ont aussi décerné des prix. Ainsi, en 2018, Djeli Karim a été désigné meilleur artiste de l’année lors de la grande nuit de distinction des artistes et acteurs culturels « Bobo Lolo » et le trophée de la meilleure collaboration en 2021 toujours à « Bobo Lolo ». Enfin, il a reçu en 2021 le trophée de la meilleure collaboration lors la soirée des kundé 2021.

En 2024, il est revenu sur le marché avec un nouvel album dénommé « Doni doni ». Djeli Karim n’est pas très connu comme ses concurrents dans la capitale mais il est visiblement une vraie vedette dans sa ville natale (Bobo Dioulasso), la deuxième plus grande ville du pays. Sa nomination au Kundé d’or 2024, selon son producteur Diafolé Kaba Alexandre Diakité, n’est pas une surprise. Il espère remporter le trophée. Mais cela revient au jury de l’événement.

Par Marie D. SOMDA, Sira info

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