Instituée en 2015 sous la Transition par la loi portant régime d’assurance maladie universelle, l’assurance maladie universelle n’était toujours pas opérationnelle. Mais ces derniers mois, les choses semblent bouger. Lors d’une conférence de presse organisée par le ministère en charge de la protection sociale, ce 29 octobre 2024, le ministre d’Etat Bassolma Bazié a indiqué que son opérationnalisation fait partie des priorités du gouvernement.
L’assurance maladie universelle, pilotée par la Caisse nationale d’assurance universelle est opérationnelle, selon les premiers responsables du ministère chargé de la protection sociale. Lors d’une conférence de presse, le ministre d’Etat Bassolma Bazié, a fait le point sur la mise en œuvre de ce projet dont les premiers actes concrets datent de 2015. Pour sa mise en œuvre, plusieurs décrets prioritaires ont été adoptés dont l’un définit le panier de soins. Plus concrètement, ce décret donne la liste des soins qui sont pris en charge par l’assurance maladie universelle au Burkina. Voici ce que dit l’article 3 du décret : « Le panier de soins comprend : les actes de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales ; les actes infirmiers ; les soins relatifs au suivi de la grossesse, à l’accouchement et aux suites de couches ; les actes et les soins liés à l’hospitalisation et aux interventions chirurgicales ; les soins bucco-dentaires d’urgence ; les examens de biologie médicale ; les actes de radiologie et d’imagerie médicale ; les explorations fonctionnelles ; les produits de santé en ambulatoire et en hospitalisation ; les actes de rééducation fonctionnelle et de kinésithérapie ; le transport médicalisé des malades vers les établissements de santé ; les actes de consultation de médecine traditionnelle agréés. »
Tous ces soins sont pris en charge à 70% par l’assurance maladie universelle au profit de l’assuré qui prend en charge 30%. « Si vos soins coûtent par exemple 100 000 FCFA, l’assurance maladie universelle prend en charge 70 000 F et l’assuré paye 30 000 FCFA », a expliqué le ministre en charge de la protection sociale.
Le même article du décret précise que « les modalités de prise en charge du transport médicalisé des malades vers les établissements de santé sont définies par un arrêté conjoint du ministre chargé de la protection sociale et du ministre chargé de la santé ».
Mais ce n’est pas tout ! D’autres prestations font partie de panier des soins. Cependant leur prise en charge par l’assurance maladie universelle est subordonnée à « l’accord préalable des organismes de gestion ». Il s’agit en l’occurrence des « dispositifs médicaux et implants nécessaires aux différents actes médicaux et chirurgicaux compte tenu de la nature de la maladie ou de l’accident ; l’appareillage correctif ou substitutif ; les soins bucco-dentaires avec prothèse ou appareillage ou implant ; les visites médicales à domicile ». Lire aussi: https://sirainfo.com/2024/10/30/assurance-maladie-universelle-burkina-lassure-peut-etre-pris-en-charge-apres-trois-mois-de-cotisations/
Cependant l’assuré n’a pas droit à toute prise en charge. Certains soins sont exclus, selon le décret. « les activités relevant du programme élargie de vaccination ; la lunetterie, les vaccins des voyageurs, les activités de promotion de la santé, de prévention, de dépistage et de prise en charge sociale qui relèvent de la responsabilité du ministère en charge de la santé ; les pathologies faisant l’objet de programme ou de financements spécifiques par l’Etat ou par les partenaires techniques et financiers nationaux et/ou extérieurs (la liste de ces pathologies et programme est fixée par arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et ministre chargé de la protection sociale) ; les biens et services de santé entrant dans le cadre de la prise en charge des épidémies déclarées par les autorités compétentes et qui sont prises en charge par le ministère chargé de la santé ; les interventions de chirurgie plastique et esthétique, à l’exception des actes de chirurgie réparatrice et d’orthopédie, maxillo-faciale médicalement requis ; les prestations de santé servies dans le cadre de la médecine dite douce ; les examens complémentaires réalisé en dehors du territoire national ».
Par Marie D. SOMDA, Sira info