Burkina : Voici les opinions des chefs d’entreprises sur la situation économique de leurs activités

L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a publié son « Enquête trimestrielle de conjoncture (ETC) » du troisième trimestre 2024. Il s’agit d’une « note rapide des opinions des chefs d’entreprise sur la conjoncture ». Elle date de décembre 2024 et consiste à interroger les responsables d’entreprises sur le « passé récent et l’état actuel de leur activité ainsi que sur leurs perspectives à court terme. »

Baisse de ventes et recettes, baisse de l’effectif des employés, tensions de trésorerie, etc. sont les principales conclusions de cette enquête de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD). Elle est réalisée dans les six principales villes industrielles du pays à savoir Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Orodara, Pouytenga et Fada N’Gourma et concerne le troisième trimestre 2024. Les secteurs concernés sont l’industrie, le commerce, la construction, etc. Les entreprises, selon cette enquête, traversent une forte zone de turbulence. Et pour l’avenir, les milieux économiques sont pessimistes.  

De façon générale, l’enquête de l’INSD est formelle : « dans l’ensemble de l’économie est défavorable au troisième trimestre 2024, confirmant ainsi leurs prévisions pessimistes entamée depuis plus d’une année ».

Le document signale qu’au cours du troisième trimestre de 2024, la production, les ventes, les effectifs des employés de même que les commandes sont en baisse, « aussi bien en glissement trimestriel qu’annuel, sous des tensions de trésorerie » dans le domaine de l’industrie. Et les perspectives « ne sont pas bonnes car les chefs d’entreprise s’attendent encore à une détérioration de l’activité économique au quatrième trimestre 2024. »

« 33,1% ont déclaré une baisse des recettes comparé à une situation normale contre 7,2% qui ont déclaré une hausse »

Selon l’opinion des chefs d’entreprises concernés par l’enquête, les recettes des entreprises ont subi une baisse par rapport à la normale au troisième trimestre 2024. De fait, « 33,1% ont déclaré une baisse des recettes comparé à une situation normale contre 7,2% qui ont déclaré une hausse ». Soit un solde négatif de 25,9%.

Le document précise que cette opinion reste la même en glissement trimestriel « car la majorité (45,0%) ont déclaré une baisse des recettes contre 11,9% qui ont déclaré une hausse donnant ainsi un solde de -33,1% ».

Et pour le quatrième trimestre (octobre, novembre, décembre), 16,6% des chefs d’entreprise, pessimistes quant une amélioration de la situation, s’attendent à une baisse des recettes contre « seulement 13% qui s’attendent à une hausse »

Difficultés financières des entreprises

« La situation de la trésorerie n’est pas reluisante : les tensions de trésoreries continuent de persister aussi bien en glissement trimestriel qu’annuel. », écrit l’INSD. Les entreprises du secteur industriel subissent donc des difficultés financières au troisième trimestre. Mais comparé au deuxième trimestre 2024, selon l’opinion des chefs d’entreprise, la situation de la trésorerie s’est dégradée « car 24,1% ont déclaré avoir eu des difficultés de trésorerie contre 5% qui ont trouvé que leur trésorerie s’est améliorée ». Soit un solde négatif de 19,1% qui traduit ainsi des tensions de trésoreries « dans l’ensemble de l’économie ».

En glissement annuel, la situation de la trésorerie est comparable à celle du glissement trimestriel, selon l’INSD. Mais pour le quatrième trimestre de 2024, les chefs d’entreprise sont pessimistes « car ils s’attendent à ce que les tensions de trésoreries persistent », conclut l’INSD.

Baisse de la production

En ce qui concerne la production, l’enquête de l’INSD indique que selon l’opinion des chefs d’entreprises, au troisième trimestre 2024, elle est en baisse aussi bien en comparaison avec « une situation normale, qu’en glissement trimestriel ou annuel. » Concrètement, 37% des chefs d’entreprise estiment que leur production est en baisse alors que seulement 3% pensent qu’elle est en hausse. Et pour le quatrième trimestre, les opinions des chefs d’entreprises ne varient pas : ils s’attendent à une baisse de leur production.

Les emplois ne sont pas épargnés pas la baisse

D’emblée, le rapport souligne que les effectifs employés dans les entreprises sont en « baisse aussi bien par rapport au trimestre précédent qu’au même trimestre de l’année précédente ». En estimation, au troisième trimestre 2024, la majorité des chefs d’entreprises (34,9%) affirment à l’INSD une contraction de l’emploi contre seulement 9,7% qui affirment avoir recruter davantage. Soit un solde d’opinion négatif de 25,2%. Comparé au troisième trimestre 2023, le solde négatif est de 14%. Ce qui traduit une baisse des effectifs employés « car plus d’entreprises ont contracté l’emploi (31,7%) que ceux qui ont recruté davantage (17,6%). ».

Insuffisance de demande, problèmes financiers, problèmes d’approvisionnement

Autre point. L’enquête de l’INSD énumère certaines difficultés rencontrées par les chefs d’entreprises et qui confortent leurs positions pessimistes. « Les principales difficultés rencontrées sont l’insuffisance de la demande et les contraintes financières. En effet, 49,2% des entreprises font face à des demandes insuffisante, 40,8% ont des problèmes financiers, 21,5% ont des difficultés pour s’approvisionner en matières premières alors que 19,1% manquent d’équipement. », explique l’enquête. Mais 25,1% des entreprises estiment que le climat était défavorable pour leurs activités, le troisième trimestre étant une période de pluie abondante.

Par Marie D. SOMDA, Sira info

Partager:

Plus d'articles

Journal numérique d’information générale et d’investigation, indépendant et attaché aux faits d’intérêt public.

Copyright © 2023  SIRAINFO – Tous droits réservés

error: Content is protected !!