Le KORAG, à travers son porte-parole, le capitaine Farouk Azaria Sorgho, a rendu public un ensemble de dossiers portant sur des faits présumés de corruption, de malversations et de mauvaises pratiques dans plusieurs administrations et services publics au Burkina Faso. Ces cas concernent aussi bien des collectivités locales, des services déconcentrés de l’État, des corps de sécurité, des acteurs de la justice
À Ouagadougou, des faits de corruption ont été signalés au sein du service d’hygiène. Des menaces et de l’enrichissement illicite, des malversations et des mauvaises pratiques ont été portés à la connaissance du KORAG dans la commune des Zabré, « mettant en lumière des détournements de deniers publics destinés à la réalisation des travaux publics et des rackets auprès des population ».
Des soupçons de corruption pèsent sur un substitut du procureur, accusé d’avoir refusé de viser une citation dans une affaire portant sur un « vol aggravé, faux et usage de faux en écriture publique, extorsions de fonds, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux dans laquelle sont cités des anciens ministres de l’Economie.
A Garango, des plaintes contre des policiers municipaux soupçonnés de « tentative d’escroquerie, d’intimidation, d’usurpation de titres, de faux et usage de faux en écriture publique, d’association de malfaiteurs », ont été enregistrées.
A Koubri, des faits de corruption et infractions assimilées, de faux et usage de faux, de surfacturation des quittances publiques décelés au service départemental de l’eau.
Des plaintes visent également des services décentralisés du Trésor, des dirigeants de coopératives et entreprises comme COOPEC Galor, le cabinet Excellence Afrique, le guichet unique du foncier et la SOCOGIB.
À la section accidents du commissariat de Ouaga 2000, des cas de favoritisme et de refus de dresser des procès-verbaux ont été constatés. Des entraves aux règles déontologiques auraient également été observées au tribunal de grande instance de Ouaga 2.
Vérification des diplômes
Dans le cadre d’une vaste opération de contrôle, plus de 6 000 diplômes d’agents publics ont été analysés. Les personnes concernées appartiennent à divers ministères et institutions, dont la présidence du Faso, les ministères de la Santé, de la Sécurité, de l’Agriculture, de l’Économie et des Finances, de l’Enseignement, de l’Environnement, de la Justice, ainsi que d’autres structures publiques.
Certains diplômes se sont révélés non authentiques, entraînant la révocation des agents concernés et l’ouverture de procédures judiciaires. Le KORAG précise toutefois qu’une atténuation des sanctions est possible pour les personnes qui se dénonceraient volontairement.
Détournements et spoliations
Plusieurs dossiers portent sur des détournements de biens publics. Il s’agit notamment de spoliation de kits pharmaceutiques et de matériel médical, de détournements de vivres destinés aux déplacés du camp de Goudoubo vers le centre hospitalier régional de Dori, impliquant des agents du CHR, un fournisseur de restaurant et des agents du Programme alimentaire mondial.
Des faits de harcèlement sexuel et de fautes professionnelles non sanctionnées ont également été signalés. Dans le secteur éducatif du Sahel, des détournements de vivres et des blocages d’activités pédagogiques ont été recensés. Enfin, des dysfonctionnements sont suspectés dans le traitement de dossiers liés à l’urbanisme et à l’assainissement à Ouaga 2000.
Sira info