Dans une correspondance le 23 mai, le Directeur général du fleuron national Air Burkina a signifié au personnel de la compagnie qu’il était « incapable d’honorer la paie d’avril et mai 2024 ». Comme raison, il a indiqué que la compagnie n’a plus « d’outils de travail et l’exploitation est arrêtée ».
La réponse du personnel n’a pas tardé. Le lendemain 24 mai, les Collèges des délégués du personnel réagi, vigoureusement à travers une correspondance adressée au Directeur général, Azakaria Traoré. Ils accusent : « cette situation très peu reluisante est à n’en pas douter la résultante de choix stratégiques douteux opérés par le passé. En témoigne le contrat léonin des trois Embraer (2 E195 et 1 E175). » Et ce n’est pas tout. La gestion de la compagnie est remise en cause : « La politique de maintenance empreinte de négligence ayant consisté en la cannibalisation d’un des avions pour maintenir les autres en état de vol (sans l’accord du propriétaire des avions), une gestion managériale des ressources financières et humaines peu orthodoxe », martèlent les délégués du personnel.
Toutes choses ayant occasionnée une perte d’environ 40 milliards de FCFA
La correspondance fait une autre révélation. Les faits cités, selon eux, ont fait perdre une somme colossale à la compagnie : « Toutes choses ayant occasionnée une perte d’environ 40 milliards de FCFA sans que personne à ce jour ne soit inquiétée ».
La correspondance contient aussi les propositions du personnel. « Que l’autorité consente à payer les salaires jusqu’à la date de signature d’un protocole d’accord entre l’administration et le personnel ; que la réduction salariale soit équitable et non égalitaire. Pour cela, le personnel propose une réduction pour compter du mois de juin jusqu’à la reprise des activités de : 10% pour les revenus de moins 200 000 F, 20% pour les revenus compris entre 201 000 F et 700 000 F et 30% pour les revenus au-dessus de 701 000 FCFA. »
Les délégués proposent aussi la mise à la retraite effective des « retraités toujours en fonction » au sein de la compagnie mais proposent également des retraites anticipées pour certains. « Que des départs volontaires soient proposées pour le compte d’autres sociétés d’Etat », indique la note.
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Les délégués sont formels : « Justice doit être rendue aux travailleurs et au peuple burkinabè en faisant la lumière sur cette gestion scandaleuse qui nous a entrainé dans cette situation chaotique ! », précise la correspondance.
Azakaria Traoré, actuel DG de Air Burkina, a été nommé seulement en début mars 2024 au moment où la compagnie traverse une période tumultueuse.
Par Lomoussa BAZOUN, Sira info
