Burkina : La dette publique de plus en plus domestique

Selon les dernières statistiques de la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique, l’encours de la dette de l’Administration centrale a connu une hausse continue au cours de la période récente, passant de 4 765,45 milliards FCFA en 2020 à 8 201,18 milliards FCFA à la fin du premier trimestre 2025.

La Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique révèle un glissement progressif vers le financement intérieur. En effet, la dette de l’Administration centrale, au 31 mars 2025, s’établit à 8 201,18 milliards FCFA, contre 8 029,60 milliards FCFA au 31 décembre 2024. Quelques années en arrière, en 2020 par exemple, elle était évaluée à 4 765,45 milliards FCFA.

La dette publique est constituée deux composantes : la dette extérieure et intérieure. Au premier trimestre 2025, la dette intérieure atteint 4 858,75 milliards FCFA. Elle est passée de 2 313,42 milliards en 2020 à 4 858,75 milliards au 31 mars 2025, dépassant largement la dette extérieure, qui a progressé de 2 452,03 milliards en 2020 à 3 342,42 milliards FCFA à la fin du premier trimestre 2025. À fin mars 2025, la dette extérieure représente 40,76 % de la dette de l’Administration centrale, tandis que la dette intérieure en constitue 59,24 %.

Ce basculement traduit un recours accru au marché domestique. La dette intérieure est constituée à 77,9 % de titres émis sur le marché financier sous-régional, notamment les Bons et Obligations du Trésor. Au cours du premier trimestre 2025, les émissions de titres publics sur le marché sous-régional ont permis au Burkina de mobiliser 224,52 milliards FCFA, dont 132,45 milliards FCFA en Bons du Trésor et 92,07 milliards FCFA en Obligations du Trésor.

La structure de la dette extérieure à fin mars 2025 est constituée de 89,3% envers les organismes multilatéraux, avec en tête la Banque mondiale (IDA) qui détient 56 % , 7,9% envers les créanciers bilatéraux, dont l’Agence française de développement (AFD) détient 51,3 % et 2,8% envers les banques commerciales

À noter que la dette extérieure est « libellée à hauteur de 53,4 % en euros en exposition nominale et de 60,1 % en exposition réelle », selon les statistiques.

280,46 milliards FCFA de dette intérieure remboursés au premier trimestre

S’agissant du service de la dette (remboursements et paiements d’intérêts), les paiements effectués entre janvier et mars 2025 se chiffrent à 309,61 milliards FCFA, en hausse de 55 % par rapport au premier trimestre 2024 (199,71 milliards FCFA). Sur ce montant, 90,6 % relèvent de la dette intérieure, soit exactement 280,46 milliards FCFA, et 9,4 % de la dette extérieure, soit 29,15 milliards FCFA.

Les garanties de prêts et autres instruments de dette octroyés au 31 mars s’élèvent à 81,92 milliards FCFA, tandis que la dette non garantie par l’Etat atteint 132,73 milliards FCFA, dont 129,04 milliards relèvent de la dette intérieure.

Ainsi, selon la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique, la dette publique totale s’élève à 8 415,83 milliards FCFA à fin mars 2025. Elle est constituée de la dette de l’administration centrale, de la dette non garantie par l’État et des garanties de prêts et autres instruments de dette octroyés.   Quelques années plus tôt, en 2020 par exemple, elle était estimée à 4 780,69 milliards FCFA.

Selon le Trésor public, « l’encours de la dette au 31 mars 2025, rapporté au PIB à fin décembre 2024, fait ressortir un ratio de 61,7 % ». En d’autres termes, au 31 mars 2025, la dette publique du pays représente 61,7 % du Produit intérieur brut de 2024.

Par Lomoussa BAZOUN, Sira Info

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