Recrutement ONASER : Les employés d’Afrique pesage écrivent au ministre des Transports

L’Office national de sécurité routière (ONASER) avait une convention de cession de certains de ses sites de pesage à la société Afrique pesage Burkina SA, filiale de la société Captels pesage. Mais la collaboration entre les deux entités ne semble plus être à l’ordre du jour. Les employés de cette société ont adressé une correspondance au ministre en charge des transports. Selon eux, le personnel de cette société privée de droit burkinabè devrait aussi être transféré à l’ONASER. « Le paradoxe est que le transfert se réalise sur le matériel d’exploitation, cependant il y a une difficulté de transfert direct de la compétence humaine », écrivent-ils.

C’est visiblement la lettre du Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés, section ONASER, adressée au ministre en charge du travail, Bassolma Bazié, qui a sonné l’alerte. Le Directeur général de l’ONASER a été remplacé dans la foulée. Après la publication de cette lettre (Lire aussi : https://sirainfo.com/2024/02/14/onaser-le-recrutement-de-72-agents-de-pesee-fait-polemique/ ), évoquant une polémique sur le recrutement de 72 agents de pesage, des employés de Afrique pesage sont entrés en contact avec Sira info. « Nous voulons répondre à cette publication », indique l’un d’eux qui se présente comme délégué du personnel. Au final, le 16 février, la réponse arrive. Mais il s’agit d’une correspondance adressée au ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Roland Somda, et dont l’accusé de réception date du 16 février.

« En termes de désinformations AFRIQUE PESAGE BUKINA S.A a été longtemps indiquée comme la filiale d’une société française, ce qui n’est pas vrai », disent les employés. Mais le site internet de la société mère dit le contraire.

Les employés y défendent d’abord leur employeur : Afrique pesage Burkina S.A « En termes de désinformations AFRIQUE PESAGE BUKINA S.A a été longtemps indiquée comme la filiale d’une société française, ce qui n’est pas vrai ; parce que AFRIQUE PESAGE BURKINA S.A est une entreprise entièrement panafricaine conçue par des africains. AFRIQUE PESAGE BURKINA S.A est une entreprise de droit burkinabè », soulignent-ils. Pourtant dans l’entête de leur correspondance, figure le nom de la société mère qui est Captels pesage. Petit tour sur le site web  www.pesage-captels.com : « Captels met un point d’honneur à développer et fabriquer en France sur son site de Saint Mathieu de Tréviers, des systèmes de pesage, des capteurs (ou pesons), des pèse essieux, des pèse roues, des électroniques, des logiciels et des systèmes performants tant standards que spécifiques. ». La société a été créée en 1985 en France, selon le site.  Elle est donc une expertise française. Pourquoi prétendre le contraire ?

Mais le personnel est en réalité soucieux de son avenir, suite à la fin prochaine de la collaboration entre Afrique pesage et l’ONASER. Et il le dit au ministre en charge des transports : « Le paradoxe est que le transfert se réalise sur le matériel d’exploitation, cependant il y a une difficulté de transfert direct de la compétence humaine. », écrivent les employés. En fait, à la fin de la collaboration, il n’est pas prévu l’intégration du personnel de cette société privée à l’ONASER. Selon eux, les termes de référence du recrutement lancé par l’ONASER évoquent un contrat de travail à l’essai. Ils disent avoir déjà fait l’essai lors de leur recrutement à Afrique pesage.  « Ce recrutement nous laisse perplexe. (…) Avec ce recrutement, nous nous sentons sans renouvellement du contrat », peut-on lire dans la correspondance.

« Nous conserver pour la suite des activités de pesage, nous renvoie à être utiles à la nation et sans créer des chômeurs qui ne pourront se servir de ces compétences. »

Mais ces employés semblent faire une confusion sur certains aspects. Ils indiquent par exemple au ministre que Afrique pesage est sous la tutelle de l’ONASER. Or, il s’agit d’une entreprise privée, qui avait obtenu un marché avec l’ONASER. En quoi cela met-il cette société privée et ses employés sous la tutelle de l’ONASER ?

Les employés indiquent au ministre des transports qu’ils veulent conserver leurs emplois. « Nous estimons que notre formation engrangée dans le domaine de pesage ne pourra pas servir ailleurs que dans le domaine du pesage. Nous conserver pour la suite des activités de pesage, nous renvoie à être utiles à la nation et sans créer des chômeurs qui ne pourront se servir de ces compétences. », écrivent-ils. Leur cri du cœur sera-t-il entendu ? A suivre !

Par Lomoussa BAZOUN, Sira info

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