Célébration des coutumes et traditions/Burkina : « La date du 15 mai ne doit pas inquiéter les chrétiens », Abbé Justin Zangré

En prélude à la première journée commémorative des coutumes et traditions au Burkina Faso, le 15 mai, le Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR) a organisé une conférence sur le thème « Tradition africaine et Christianisme ». L’animateur principal de la conférence, l’Abbé Justin Zangré a rassuré les fidèles et les participants sur l’institution de cette journée qu’il estime légitime.

La journée du 15 mai dédiée à la célébration des coutumes et traditions intéresse l’église catholique. En présentiel ou à travers les réseaux sociaux, ils sont des dizaines à écouter attentivement l’Abbé Justin Zangré, aumônier du Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR), ce 12 mai 2024. Le SEPAFAIR a en effet organisé une conférence sur le thème « Tradition africaine et Christianisme ».

L’Abbé Justin Zangré a d’abord défini les concepts et donné plus d’explications aux participants. Selon lui, la tradition africaine et le christianisme ne doivent pas être opposés au point d’être source de querelles. La journée du 15 mai au Burkina ne doit pas inquiéter les chrétiens, confie-t-il dans sa communication.

La tradition, affirme-t-il, renvoie à la transmission de valeurs, de savoirs et de pratiques culturels d’une génération à une autre

Dans ses explications, il souligne que le terme « tradition » renvoie à plusieurs significations. La tradition, affirme-t-il, renvoie à la transmission de valeurs, de savoirs et de pratiques culturels d’une génération à une autre. La tradition est aussi entendue comme l’ensemble des coutumes et des pratiques d’une société. Il ne faut donc pas confondre les traditions aux dogmes car les traditions sont des pratiques vivantes qui peuvent être remises en question et critiquées.

De ce fait, l’Abbé Justin Zangré rassure : les traditions permettent de renforcer le sentiment d’appartenance, de promouvoir la diversité culturelle tout en mettant en valeur les particularités de chaque groupe. C’est un héritage précieux à préserver et à transmettre aux générations présentes et futures. Ainsi, les religions africaines, fondées sur la croyance en un Dieu créateur, aux ancêtres et aux esprits, jouent un rôle central dans la vie de plusieurs communautés. Elles se manifestent par divers rituels et manifestations comme la naissance, les funérailles, le baptême, la dance et bien d’autres.

Il fait une autre précision à son auditoire : les religions traditionnelles ne se dressent pas contre celles dites révélées. Ces dernières, vues comme importées ou imposées aux Africains n’ont rien de mal. Elles s’adaptent d’ailleurs aux spécificités, aux réalités de chaque localité. Chaque individu fait donc un choix d’appartenir à la religion de son choix en fonction de sa compréhension et de ses convictions.

Cette religion et celle traditionnelle partagent des valeurs communes en dépit des divergences

Le christianisme ne doit pas être opposé aux autres. Cette religion et celle traditionnelle partagent des valeurs communes en dépit des divergences. Promouvant toutes deux le bon vivre-ensemble, le respect des ancêtres, des anciens et des grandes personnes, elles sont appelées à cohabiter sans difficultés. « Le christianisme, c’est le respect des ancêtres et des anciens. Les traditions africaines accordent une grande importance au respect des anciens et des ancêtres qui sont considérés comme des sources de sagesse, des guides et des protecteurs », a martelé l’Abbé Justin Zangré. Il a prêché un message d’union, de cohésion sociale, de bonne cohabitation pacifique et d’acceptation des divergences. « Tous ceux qui sont au ciel, si nous sommes convaincus qu’il y a nos ancêtres qui ont vécu dans la transparence, qui ont suivi leur conscience qui est le premier sanctuaire où Dieu parle avec l’être humain et lui dit d’éviter le mal, s’il y a des ancêtres qui sont au ciel, ils font partie de ceux-là que nous célébrons », dit-il.

Cette déclaration a suscité des réactions au sein des participants. La religion traditionnelle est-elle valable ? Est-elle comme le christianisme ? Que faut-il comprendre finalement ? Ce sont là entre autres interrogations des participants auxquelles le conférencier a donné des réponses.

Pour lui, l’on doit éviter de dire que les adeptes de la religion traditionnelle adorent plusieurs dieux

Les chrétiens doivent pouvoir vivre en parfaite symbiose avec les autres. Il raconte cette anecdote pour conclure qu’il n’y a que des interprétations qui divisent. « L’année passée, notre équipe est allée saluer le chef de Paspanga. On sait bien que dans ses célébrations, il y a des sacrifices qui se font. Nous sommes arrivés, on a salué le chef, on nous a donné à boire, on a bu, on nous a donné à manger, on a mangé. On a mangé dans la foi au Christ. (…) Le christianisme doit être amour. Si le chrétien est vraiment converti, il ne peut pas manquer de respect à son frère », a rappelé l’Abbé Justin Zangré. Pour lui, l’on doit éviter de dire que les adeptes de la religion traditionnelle adorent plusieurs dieux. Christianisme ou religion traditionnelle, tous sont des canaux qui conduisent vers l’unique Dieu qui est transcendant

Pour lui, la date du 15 mai, journée commémorative des coutumes et traditions, ne doit pas inquiéter les chrétiens. Ce faisant, chaque individu pourra exprimer librement sa foi. Et c’est ainsi qu’il appelle les chrétiens à ne peut pas avoir peur pour la date du 15 mai.

Par Judichaël KAMBIRE, Sira info

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