Les Assises nationales s’ouvrent ce 25 mai 2024 et devront prendre fin le 26 mai. Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a réuni, ce 23 mai à Ouagadougou, plusieurs acteurs nationaux pour discuter de cette question d’actualité. L’expert en stratégie territoriale, ancien secrétaire général du ministère en charge de l’administration territoriale, Kalifara Séré, était l’un des panélistes.
Les avis des conférenciers convergent sur un point, lors du panel organisé par le centre pour la gouvernance démocratique (CGD) : les forces vives doivent discuter sur la base du bilan de la transition. Or l’un d’eux, Kalifara Séré, expert en stratégies territoriales, ancien secrétaire général du ministère en charge de l’administration territoriale, fait un constat : il n’y a pas pour l’instant de bilan officiel. Pour analyser les actions de la transition, il s’est donc appuyé sur des rapports publiés sur le site de la présidence et des indicateurs de performances pour dresser un bilan de la gestion du pays par les autorités actuelles. Et selon son bilan, les objectifs fixés à la transition n’ont pas été atteints. Il conclut donc que le bilan est mitigé. Sur le sujet du processus de sécurisation du territoire par exemple, les rapports font état de 64,39% du territoire sous contrôle de l’État, avec plus de 2 200 000 personnes déplacées internes (PDI). « Il faut revoir par exemple les BIR (Bataillons d’intervention rapide) pour plus d’efficacité. Quand des BIR se retrouvent à accompagner des convois, il y a un problème », pense-t-il.
Autre point. La question humanitaire. Kalifara Séré trouve que le gouvernement est dans une dynamique de « fuite en avant » sur la situation des PDI. Il n’y a plus de communication claire sur ces aspects de la crise sécuritaire. Qu’en est-il de la réconciliation nationale évoquée également dans la charte de la transition ? L’urgence de la réconciliation nationale semble avoir été sortie de l’agenda du gouvernement depuis l’adoption de la charte. « On a abaissé le processus de la réconciliation en l’enfouissant dans un ministère touffu ». Résultat, dit-il, on assiste à un acharnement des uns contre les autres au sein de la population. Les tensions sont palpables à différents niveaux. Il note aussi un recul et une confiscation des acquis démocratiques notamment les espaces de liberté.
Mais tout n’est pas que mauvais. Il y a des points positifs, dit-il. Des initiatives louables dans certains domaines ont été prises, reconnaît-il. Ces points positifs ne changent pas le bilan général qui reste insatisfaisant.
Par Judichaël KAMBIRE, Sira info