La Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique du Ministère de l’Economie et des Finances (DGTCP/MEF) produit périodiquement un rapport sur la situation de la dette publique du Burkina Faso. En septembre 2024, elle a produit un rapport présentant l’état de la dette à fin juin 2024. Au premier semestre de 2024 (janvier à fin juin), la dette publique est évaluée 7 354,54 milliards de FCFA.
Le sujet a fait l’actualité en fin de semaine passée, lors de la 21e Rencontre nationale Gouvernement/Secteur privé (RGSP) à Bobo le 23 novembre. Dans un compte rendu de la primature, il ressort qu’en ce qui concerne la dette intérieure, « le Gouvernement a rassuré avoir déjà procédé au paiement de 3 000 milliards de F CFA depuis le début de l’année. » Mais à combien était estimée la dette intérieure du Burkina ?
Un rapport périodique de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique du Ministère de l’Economie et des Finances (DGTCP/MEF), en date de septembre 2024, fait l’état de cette dette au premier semestre 2024 (janvier à juin). Cet état révèle que la dette intérieure était plus élevée que celle extérieure, en fin juin 2024. Voici ce que dit la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique dans son rapport de septembre 2024 : « Concernant la dette intérieure, l’encours a atteint 4 195,16 milliards de FCFA à fin juin 2024, contre 3 979,84 milliards de FCFA à fin décembre 2023, soit une hausse de 5,4 %. Cette dette est constituée à 80,3 % d’instruments de marché, principalement sous forme de Bons et Obligations du Trésor. » Elle constituait plus de la moitié de la dette totale, soit exactement de 57 %.
La dette extérieure évaluée à 3 159,38 milliards FCFA en fin juin 2024
Quant à la dette extérieure, elle constituait 43% de la dette totale à la même date. « L’encours de la dette extérieure de l’Administration Centrale a atteint 3 159,38 milliards de FCFA (soit 5 206,93 millions de dollars américains) à fin juin 2024, enregistrant une augmentation de 6,5% par rapport à son niveau de fin décembre 2023. Cette progression résulte des tirages nets sur les emprunts extérieurs, qui s’élèventà+171,75 milliards de FCFA et de l’impact des fluctuations des taux de change, estimé à +19,6 milliards de FCFA, au premier semestre 2024. », détaille la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP). Ainsi, de façon globale, le Burkina avait une dette publique estimée à 7 354,54 milliards de FCFA, contre 6 946,52 milliards de FCFA à fin décembre 2023, soit une hausse de 5,9 %.
444,43 milliards de FCFA de dette intérieure payés en fin juin 2024
La DGTCP a aussi présenté l’état des paiements effectués (dette extérieure et intérieure). Selon le rapport, ces paiements, entre janvier et juin 2024 (6 mois), « se sont élevés à 531,51 milliards de FCFA, soit une baisse de 8,0% par rapport à la même période de 2023 (577,75 milliards de FCFA). » Une partie des 531,51 milliards FCFA (16,4%) a servi à payer les créanciers extérieurs de l’Etat (dette extérieure). Soit exactement 87,08 milliards de FCFA. Le reste, la plus grosse partie (83,6%), a servi à payer les créanciers intérieurs (dette intérieure). Soit exactement 444,43 milliards de FCFA.
Mais les choses semblent avoir beaucoup évoluées positivement, surtout en ce qui concerne la dette intérieure dont les paiements, selon les services du Premier ministère, s’élèvent à 3000 milliards depuis le début de l’année.
Selon les statistiques de la DGTCP, la dette intérieure a commencé à devenir plus élevée que la dette extérieure à partir de 2020. En effet, en 2019, la dette de l’administration centrale était évaluée à 3 952,29 milliards FCFA constituée de 2 039,36 de dette extérieure et 1 912,92 milliards FCFA de dette intérieure. Mais en 2020, la dette intérieure a atteint 2 525,13 milliards FCFA contre 2 240,32 milliards de dette extérieure. En 2021, pareil ! La dette intérieure dépassait celle extérieure de 729,54 milliards FCFA. L’écart s’est agrandi en 2022 atteignant 1 018,08 milliards FCFA.
En rappel, la dette intérieure est l’ensemble des dettes contractées par l’administration auprès d’acteurs (notamment des entreprises) résidents au Burkina Faso.
Par Lomoussa BAZOUN, Sira info
