La 26ᵉ session de l’Assemblée générale des Établissements publics de l’État (EPE) a livré une photographie actualisée de la situation financière des structures publiques pour l’exercice 2024. L’analyse a porté sur 109 entités, dont 91 EPE classiques et 18 fonds nationaux, contre un total de 104 structures en 2023. Globalement, les indicateurs montrent une amélioration des performances financières, même si plusieurs défis structurels demeurent.
Les recettes cumulées des 91 EPE classiques, incluant les subventions, atteignent 472,159 milliards de FCFA, contre 430,465 milliards en 2023, soit une progression de 9,69 %. Les dépenses budgétaires suivent également une tendance haussière, mais à un rythme légèrement inférieur : 384,908 milliards de FCFA, en augmentation de 8,32 % par rapport à 2023. Cette dynamique permet au ratio de couverture des dépenses par les recettes de s’établir à 122,67 %, traduisant une certaine prudence dans l’exécution des dépenses et une capacité globale des établissements à financer leurs charges.
Charges de fonctionnement : un enjeu central
Le rapport final de la session indique que les subventions de l’État restent insuffisantes pour couvrir les besoins de fonctionnement et d’investissement des EPE. Le secrétariat de l’Assemblée appelle les établissements à faire preuve d’efficience et de résilience, et invite les ministères de tutelle à conduire une évaluation précise des besoins réels pour mieux orienter les décisions d’allocation des subventions.
Sur le plan des ressources humaines, le rapport fait état d’une augmentation de l’effectif du personnel des EPE classiques, passant de 22 237 agents en 2023 à 23 271 en 2024, soit une hausse de 1 034 agents. La masse salariale, hors personnel intérimaire, a augmenté de 199,109 milliards de FCFA en 2023 à 204,427 milliards en 2024, soit une hausse de 2,69 %.
Le document révèle également que 34 EPE consacrent plus de 50 % de leurs ressources financières aux charges de personnel, et que 14 établissements affectent 100 % de leurs recettes propres au personnel. Le secrétariat recommande la mise en place de plans de recrutement basés sur un audit des postes, afin d’adapter le personnel aux besoins réels et de distinguer les fonctionnaires détachés du personnel propre aux EPE.
Concernant la gestion financière pour l’exercice 2024, les dépenses de fonctionnement représentent 84,08 % des dépenses totales pour les EPE classiques, en hausse de 4,28 % par rapport à 2023. Les responsables des EPE ont été invités à observer une grande prudence dans l’exécution des budgets et à rationaliser les dépenses.
En conclusion, la 26ᵉ Assemblée générale des EPE appelle à une réflexion stratégique globale pour mieux répartir les subventions, rationaliser les charges et renforcer l’efficacité des établissements publics dans le contexte actuel de reconquête du territoire national.
En revanche, les dépenses d’investissements et les remboursements d’emprunts connaissent une progression significative de 34,88 %, soit 9,136 milliards de FCFA de plus que l’exercice précédent.
Difficulté d’autofinancement des EPE
Le taux d’autofinancement se situe à 25,01 %, contre 20,66 % en 2023, appelant à l’intensification des efforts de création et de mobilisation de recettes propres par les 43 EPE ne respectant pas la norme.
La dette totale cumulée des EPE atteint 47,14 milliards de FCFA, contre 29,252 milliards en 2023, soit une augmentation de 61,15 %. Malgré cette hausse préoccupante, la situation de trésorerie demeure globalement positive : le solde final se chiffre à 142,069 milliards de FCFA, en progression de 19,86 %. Le taux de couverture trésorerie/dettes, évalué à 301,37 %, indique que la trésorerie cumulée des établissements permet largement de couvrir l’ensemble des dettes.
Si l’exercice 2024 se distingue par des performances financières globalement améliorées, plusieurs fragilités persistent : sous-autofinancement récurrent dans de nombreux établissements, poids élevé des charges salariales, augmentation notable du niveau d’endettement, etc.
Par Lomoussa BAZOUN, Sira Info




