En 2024, l’État burkinabè a consacré un montant total 1 034,8 milliards FCFA au remboursement de sa dette. La dette intérieure, fortement alimentée par les titres publics, domine largement le service de la dette. Sur dix ans, le service de la dette a connu une hausse moyenne annuelle de 22,4 %.
Le service de la dette publique (intérieure et extérieure), c’est-à-dire le montant que l’État engage chaque année pour rembourser sa dette, intérêts compris, a atteint 1 034,8 milliards de FCFA en 2024, contre 168,4 milliards en 2015. Sur dix ans, cela représente une hausse moyenne annuelle de 22,4 %, selon les données de l’Annuaire statistique 2024 de la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP).
Le service de la dette demeure très majoritairement porté par la dette intérieure, qui représente en moyenne 78 % du total sur la période 2015-2024. En 2024, cette tendance se confirme avec le remboursement de 828,5 milliards de FCFA de dette intérieure, soit 80,1 % du service total de la dette.
Cette progression de la dette intérieure s’explique par la forte utilisation de titres publics (emprunts sur le marché financier). Le remboursement du principal, en hausse moyenne de 22,4 % par an, et celui des charges, en hausse de 28,3 %, ont largement alimenté cette dynamique.
Pour 2024, le service de la dette intérieure se compose de 68,2 % de principal (564,8 milliards FCFA) et de 31,8 % d’intérêts (263,7 milliards FCFA), enregistrant une baisse de 14 % par rapport à 2023. Le montant exact du service de la dette en 2023 s’établissait à 1 136,9 milliards FCFA, dont 962,9 milliards FCFA pour la dette intérieure.
La dette extérieure remboursée en 2024 s’établit à 206,3 milliards FCFA
Le service de la dette extérieure a également augmenté sur dix ans, mais à un rythme plus mesuré : 17,4 % de croissance moyenne annuelle, passant de 48,8 milliards de FCFA en 2015 à 206,3 milliards en 2024. Cette croissance est tirée à la fois par le remboursement du principal (+18,9 % en moyenne) et par l’évolution des intérêts (+13,6 % en moyenne).
En 2024, la structure de ce service est dominée par le principal, qui représente 75,8 % (156,3 milliards FCFA), contre 24,2 % pour les charges ou intérêts (50 milliards FCFA). La dette multilatérale constitue par ailleurs 72,8 % du service total de la dette extérieure.
Le service de la dette absorbe plus d’un tiers des recettes publiques
Les recettes publiques ont connu une croissance soutenue entre 2015 et 2024, avec une progression moyenne annuelle de 11 %, selon l’Annuaire statistique 2024 de la DGTCP. Elles atteignent 3 035,3 milliards FCFA en 2024, soutenues principalement par la hausse des recettes fiscales et des autres recettes.
Le service de la dette publique qui s’établit à 1 034,8 milliards FCFA, aligné sur les recettes, il représente 34 % des recettes en 2024, soit un peu plus d’un tiers du total des recettes publiques.
En 2015, selon les données du Trésor public, le service de la dette était de 168,4 milliards FCFA, pour des recettes de 1 182,5 milliards FCFA. Ainsi, environ 14,2 % des recettes publiques étaient consacrées au service de la dette.
Par Marie D. SOMDA, Sira Info
