Au Burkina Faso, l’État détient 10 % des sociétés minières industrielles, mais cette participation ne se traduit pas toujours par des dividendes. Selon le rapport 2024 de l’ITIE-BF, parmi les sociétés disposant d’un permis d’exploitation industrielle, seules six ont versé des dividendes en 2024, représentant 29,4 milliards FCFA, en nette baisse par rapport à 2023.
L’État burkinabè détient une part de 10 % dans les sociétés minières d’exploitation industrielle du pays. Le Code minier de 2015 lui accorde cette quote-part gratuite et non diluable. Cette participation ouvre droit à des « dividendes prioritaires, proportionnellement aux bénéfices distribués, sans contribution financière de l’État aux investissements initiaux ni aux coûts d’exploitation ». Combien gagne concrètement l’État avec ces 10 % détenus dans les sociétés minières ?
Selon le rapport 2024 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Burkina Faso (ITIE-BF), finalisé en décembre 2025, sur les 23 sociétés minières disposant d’un permis d’exploitation industrielle, seulement six ont versé des dividendes à l’État en 2024, au titre des résultats nets de l’exercice 2023. Selon les données publiées dans le rapport ITIE, l’État a encaissé 29,4 milliards FCFA de dividendes en 2024.
Les sociétés ayant versé les dividendes dus à l’État sont Houndé Gold Operation SA, qui a versé 13,227 milliards FCFA ; IAMGOLD Essakane SA (10,203 milliards FCFA) ; SEMAFO BOUNGOU SA (3,1 milliards FCFA) ; Semafo Burkina Faso SA à Mana (1,721 milliard FCFA) ; ROXGOLD SANU SA à Yaramoko (403 millions FCFA) ; et SOMISA SA à Sanbrado (738 millions FCFA).
Les sociétés Houndé Gold Operation SA et IAMGOLD Essakane SA représentent près de 80 % des dividendes encaissés par l’État au cours de l’année.
32 milliards FCFA de dividendes versés par 4 sociétés en 2023
Le rapport ITIE-BF relève par ailleurs que « malgré la production en 2023 de plusieurs mines en activité, six sociétés n’ont versé aucun dividende à l’État en 2024 ».
Les dividendes encaissés par l’État en 2024 sont en baisse par rapport à ceux de 2023 de 9,6 %. Le montant était de 32,5 milliards FCFA en 2023, versé par quatre sociétés minières que sont Houndé Gold Operation SA (13,922 milliards FCFA), IAMGOLD Essakane SA (6,927 milliards FCFA), Semafo Burkina Faso SA à Mana (10,875 milliards FCFA) et ROXGOLD SANU SA (808 millions FCFA).
Au 31 décembre 2024, selon l’ITIE-BF, l’État détenait des participations directes dans 15 sociétés minières, dont 14 sociétés titulaires de Permis d’exploitation industrielle (PEI) et une société d’État, la Société d’exploitation des phosphates du Burkina (SEPB), détenue à 100 % par l’État.
Nouveau Code minier pas applicable en 2024
En 2024, l’ensemble des sociétés minières en production demeure régi par le Code minier de 2015. Aucune société n’ayant encore été constituée sous le nouveau Code minier du 18 juillet 2024, les nouvelles dispositions prévues par ce texte ne sont pas encore appliquées. Celles-ci prévoient notamment une augmentation de la participation gratuite de l’État à 15 %, ainsi que la possibilité de souscription additionnelle jusqu’à 30 % au profit de l’État et/ou des investisseurs nationaux.
Par Lomoussa BAZOUN, Sira Info




