L’Office national de sécurité routière (ONASER) a lancé un recrutement de plusieurs profils. Le besoin de personnel exprimé est de 142. Mais parmi ces profils, celui des agents de pesée semble poser un gros problème. Selon une note du Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés, section ONASER (SY.T.T.PB.H.A/ONASER) dont Sira info a pris connaissance, le processus manquerait de transparence et d’objectivité. Le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié, a été saisi.
9 février 2024. La Direction générale de l’Office national de sécurité routière (ONASER) rend public un communiqué de recrutement. Plusieurs profils et postes à pourvoir : comptables, secrétaires, agent de bureau, chauffeurs, agents de liaison et des agents de pesée. Et c’est justement le recrutement du dernier profil (agent de pesée) qui fait des gorges chaudes au sein de la société. Le Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés, section ONASER (SY.T.T.PB.H.A/ONASER) monte au créneau. Selon lui, il y a anguille sous roche. Il a saisi le ministre d’Etat, ministre en charge du travail, Bassolma Bazié. Dans la note dont Sira info a pris connaissance, le syndicat donne les raisons de son inquiétude sur la transparence et l’opportunité de ce recrutement.
Sur l’opportunité de recrutement de 72 agents de pesée, voici ce que le syndicat de l’ONASER révèle au ministre d’Etat : « L’ONASER dispose à ce jour des opérateurs de pesée qui ne sont pas pleinement employés. La sous-section SY.T.T.P B.H.A/ONASER a donc du mal à comprendre que l’ONASER qui n’arrive pas à employer efficacement dix (10) opérateurs de pesée veut en recruter soixante-douze (72) ». Selon nos informations, l’ONASER, en plus des Forces de défense et de sécurité qui y sont affectées pour s’occuper des opérations de pesée, avait recruté 10 agents civils. Un agent de l’ONASER explique le rythme de travail de ces civils : « Quand l’un des 10 opérateurs civils est envoyé dans un poste de pesage. Il fait 15 jours. Et quand il revient, il fait 45 jours sans travailler. Donc il est assis, il ne fait rien. L’employabilité des 10 opérateurs pose déjà problème. Jusqu’à présent, c’est le même système. Et on veut recruter 72 autres. », confie-t-il.
Dans la correspondance adressée au ministre d’Etat, le syndicat semble connaitre le nœud du problème. Le recrutement des 72 agents de pesée serait taillé sur mesure. « La réalité est que l’ONASER envisage d’intégrer les agents de la société française Afrique pesage en fin de contrat », dit-il. Selon les auteurs de la correspondance, sous le pouvoir du MPP, les gouvernants « avaient travaillé à retirer toutes les attributions de l’ONASER sous forme de privatisation » au profit de Afrique pesage. Plusieurs postes de pesage étaient en effet gérés par cette entreprise. Mais le contrat n’est plus à jour. Cette hypothèse, selon le syndicat, se confirme par les conditions exigées pour les postes d’agents de pesée dans le nouveau recrutement. « Les conditions à remplir pour le recrutement confirment son caractère partisan. En effet, il est demandé d’avoir des connaissances en maintenance de niveau 1 d’un équipement et d’un logiciel de pesage ; de savoir lire des silhouettes des véhicules de transport de marchandise, de justifier d’au moins un an dans les postes de pesage de véhicules lourds de transport de marchandise avec attestation de travail ». Pour ces employés de l’ONASER, les critères ne sont pas faits pour recruter toutes les personnes compétentes, mais un groupe bien précis. Les conditions de recrutement « confirment qu’il faut avoir travaillé déjà dans un poste de pesage alors que les opérateurs déjà présents à l’ONASER et rompus à la tâche n’ont pas été astreints à ces critères à leur première arrivée à l’ONASER ».
Et ce n’est pas tout ! « Les forces de défense et de sécurité (FDS) se succèdent à l’ONASER depuis sa création mais ces critères exigés ne leur ont jamais été opposables », dit le syndicat au ministre Bassolma Bazié. Pour lui, il n’y a pas de doute : « Les critères exigés sont orientés et partisans »
Le syndicat veut que ce recrutement soit « supprimé simplement et purement au profit du peuple ». « L’ONASER a été cité plusieurs fois dans des cas de corruption et ne devrait donc pas assurer un quelconque recrutement. Ce recrutement devrait être confié à une structure compétente autre au l’ONASER comme l’avait informé la présidente du Conseil d’administration (PCA/ONASER) », conclut-il dans sa correspondance. Selon l’accusé de réception, la correspondance a été reçue au ministère en charge du travail le 13 février 2024. La date limite des dossiers de candidature est le 23 février. A suivre !
Par Lomoussa BAZOUN, Sira info