Lors d’une conférence de presse ce 10 janvier, le procureur du Faso, Blaise Bazié, a donné les détails sur le dossier de l’audit de l’Assemblée nationale, impliquant l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane bala Sakandé. « Mon parquet a également saisi par réquisitoire introductif en date du 08 décembre 2023, le cabinet d’instruction n°01, aux fins d’instruire sur des faits de détournement de deniers publics, d’octroi d’avantages injustifiés, et de blanchiment de capitaux contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé et cinq (5) autres personnes. », dit-il. Selon lui, il est reproché à ces personnes «est essentiellement reproché, d’avoir, par des manœuvres, procédé à la conclusion de marchés publics par entente directe, sans respect de la mercuriale des prix, à des fins déguisées de détournements de deniers publics et d’enrichissement illicite. Il est également reproché à l’ancien président de l’Assemblée Nationale, des faits de distribution injustifiée d’argent à des tiers sur les fonds alloués à l’institution. »
Selon le procureur, les dispositions nécessaires sont en train d’être prises pour que « le principal mis en cause, Alassane Bala Sakandé étant actuellement hors du territoire national pour des raisons prétendues de soins médicaux », soit présenté au juge pour la suite de l’instruction.
Il ajoute également que « par commission rogatoire, une enquête de patrimoine est actuellement en cours, laquelle a permis l’identification et la saisie d’importants biens à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Yako, Ouahigouya, Manga, Banfora et Koudougou. »
En rappel, l’audit de l’Assemblée nationale a été diligenté par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) et rendu public le 9 mars 2023. L’audit a concerné les années 2018, 2019, 2020 et 2021.
Selon l’ASCE-LC, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, doit s’expliquer sur une affaire portant sur une somme colossale. « Les investigations ont permis d’obtenir des informations sur la commission présumée de faits de corruption et d’infraction assimilées portant, pour l’heure, sur un préjudice total subi par l’Etat de 7 755 106 301 FCFA », avait révélé l’ASCE-LC, le 9 décembre 2023.
Mais la structure de contrôle n’a pas pu entendre l’ancien PAN en novembre 2023. Le personnel de la chaine financière et des questeurs de l’Assemblée nationale avaient été entendus et placés en garde-à-vue. L’ancien PAN devait aussi être entendu. Mais selon l’ASCE-LC, une première convocation, remise à son domicile le 20 novembre n’a pas eu de suite. C’est ainsi que l’institution décide de contacter ses avocats le 21 novembre pour comprendre, sans obtenir d’informations précises. L’ASCE-LC adresse une deuxième fois une convocation à l’ex PAN le 22 novembre dans la soirée. « C’est finalement le 23 novembre 2023 que les Avocats nous ont écrits pour nous dire que leur client s’est « rendu à l’étranger », sans préciser son pays d’accueil « pour raisons médicales et qu’il se présentera dès que possible », avait expliqué l’institution de contrôle. Depuis lors, plus d’un an après, l’ancien président de l’Assemblée nationale n’est plus revenu au pays.
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