Burkina : L’ex- ministre de la jeunesse Salifo Tiemtoré devant les juges

La nouvelle session du Pôle économique et financier (ECOFI) du Tribunal de grande instance Ouaga 1 s’est ouvert ce 26 mai 2025. Au programme, plusieurs dossiers de présumés « crimes » économiques et financiers. Et parmi eux, celui d’un ancien ministre du pouvoir de Roch Marc Christian Koboré. Son nom : Salifo Tiemtoré, 65 ans. Il est entré au premier gouvernement Christophe Marie Joseph Dabiré en janvier 2019 comme ministre de la Jeunesse et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes et au deuxième gouvernement du même Premier ministre comme ministre de la Jeunesse, de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’Emploi, jusqu’en décembre 2021. Avant cette fonction, il a été député à l’Assemblée nationale sous la bannière du MPP, le parti de l’ancien président Kaboré.  

Essentiellement trois infractions pèsent sur lui. La justice lui reproche, en effet, des faits de « fausse déclaration d’intérêt et de patrimoine, financement occulte des partis politiques et Blanchiment de capitaux ».

L’affaire fait suite à des investigations de l’ASCE-LC

Tout commence en février 2023. Une dénonciation anonyme met l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) en alerte.

Cette dénonciation, selon l’institution de contrôle, révèle l’enrichissement « soudain et suspect » de l’ancien ministre qui aurait rénové une ferme de dix hectares à Saaba (une commune du grand Ouaga), acquis plusieurs biens immobiliers et véhicules, et effectué des dépôts bancaires dont les montants soulèvent des interrogations. 

L’ASCE-LC met ses équipes en branle. « L’enquête révèle notamment deux versements suspects de 40 et 80 millions FCFA sur un compte domicilié dans une Banque de la place, que l’ancien ministre justifie les faits par des envois d’argent de son fils résidant aux États-Unis. », indique l’ASCE-LC.

Mais les auditions des agents de banque révèlent le contraire. Ils affirment avoir récupéré ces sommes en « paquets scellés BCEAO, soulevant de sérieux doutes sur leur provenance. »

Autre fait découvert par l’investigation de l’ASCE-LC : trois chèques, dont un, d’un montant de 35 millions FCFA, ont été encaissés, « sans justificatifs probants sur leur utilisation. »

En poussant plus loin les recherches, les enquêteurs découvrent que les comptes bancaires sur lesquelles se trouvent ces fonds n’ont été jamais déclarés par l’ancien ministre dans sa déclaration d’intérêt et de patrimoine. Ce qui serait également une violation de la loi règlementation en vigueur. « L’ASCE-LC considère donc qu’il s’agit d’une fausse déclaration intentionnelle. »

L’ancien ministre est aussi soupçonné d’avoir utilisé ces fonds pour financer son parti politique en période électorale.

En compagnie de ses avocats, il était présent à l’ouverture de l’audience du pôle ECOFI ce 26 mai et attend d’être jugé.

Par Marie D. SOMDA, Sira info

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