Affaire charbon fin : le REN-LAC déçu du règlement à l’amiable

Le Réseau national de Lutte anti-Corruption (REN-LAC) s’est prononcé sur l’accord transactionnel qui mis fin à la procédure judiciaire de l’affaire charbon fin ce jeudi 1er février à son siège à Ouagadougou. Le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, a expliqué le périple judiciaire du dossier charbon fin et exprimé la désolation du Réseau quant au règlement à l’amiable décidé par l’Etat.

Il était constitué partie civile dans le procès de l’affaire charbon fin et dit avoir fondé un grand espoir sur la manifestation de la vérité dans cette « affaire sombre ». En plein milieu de la procédure, cet espoir a volé en éclat. « Une grande déception » : c’est le sentiment qui anime le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), selon son secrétaire exécutif, Sagabo Nacanabo.

« La tenue de ce procès était d’un enjeu capital pour les acteurs de la lutte contre la corruption et pour une gouvernance vertueuse au Burkina », a laissé entendre Sagado Nacanabo. Pour lui, l’aboutissement de la procédure judiciaire « n’empêchait nullement la conclusion de l’accord transactionnel voulu » par les différentes parties. L’aboutissement du procès, dit-il, aurait été une occasion en or de révéler aussi bien les insuffisances textuelles « qu’exploitent les sociétés minières pour siphonner les ressources » du pays ainsi que les mauvaises pratiques de l’administration publique. « Le procès aurait eu le mérite d’éclairer l’opinion sur le fond du dossier et de condamner les coupables s’il y a lieu », soutient Sagado Nacanobo.

« L’accord transactionnel dans de pareilles situations se chiffre à plus de la cinquantaine de milliards FCFA »

Pour le REN-LAC, il n’y a plus de doute : ce règlement à l’amiable qui concède 9 milliards de Francs CFA et les 32 cargaisons de charbon fin à l’Etat burkinabè est la preuve qu’il y a eu fraude dans cette affaire. Cependant, le REN-LAC dit avoir pris acte de cette décision du gouvernement mais reste convaincu que le contribuable avait bien plus à gagner. « Des experts du domaine minier que nous avons consultés ont expliqué que l’accord transactionnel dans de pareilles situations se chiffre à plus de la cinquantaine de milliards FCFA », a affirme le secrétaire exécutif, Sagado Nacanabo.

 « Nous pensions que l’aboutissement judiciaire de ce dossier aurait été un message fort envoyé à la fois aux multinationales qui exploitent nos ressources minières et aux nationaux qui se permettent des libertés avec les ressources de l’Etat », regrette le Réseau qui estime que cette occasion était la bonne à saisir pour sonner le glas de l’impunité.

Judichaël KAMBIRÉ, Sira Info

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