Audits ASCE-LC :  Des cas de fautes de gestion font perdre 16,4 milliards FCFA à l’Etat

Le rapport annuel général d’activités 2022 de l’Autorité supérieur de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) a été remis au chef de l’Etat depuis le 30 janvier 2024, par le Contrôleur général d’Etat par intérim, Urbain Millogo. Que contient-il concrètement. Sira info a eu accès au document. Selon l’ASCE-LC, dans plusieurs institutions et ministères, la mauvaise gestion a engendré des pertes énormes de ressources. Ces ressources sont à rembourser.

Le rapport annuel général d’activités 2022 de l’ASCE-LC met un coup de pied dans la fourmilière administrative. Au titre des ministères et institution, un point retient vite l’attention : «Présomptions de fautes de gestion et autres ». Selon l’institution, le contrôle de la gestion des ministères et institutions a permis de «situer les responsabilités disciplinaire, pécuniaire ainsi que celles relatives aux fautes de gestion conformément aux dispositions légales et règlementaires. » Plusieurs agents intervenants dans le processus d’exécution de la dépense publique qui trempé la babine dans « la soupe » n’auront plus le sommeil tranquille si l’autorité compétent décide de sévir. Le rapport révèle des centaines de cas. « Il ressort au moins trois cent cinquante-huit (358) cas susceptibles d’être qualifiés de fautes de gestion ; trois cent cinquante-un (351) cas susceptibles d’être qualifiés de fautes disciplinaires ; deux cent quarante-quatre (244) cas susceptibles d’impliquer la responsabilité pécuniaire des personnes contrôlées. », soutiennent les contrôleurs.

Et ces cas ont engendré « une perte financière de seize milliards quatre cent quatre-vingt-seize millions quatre cent un mille cinq cent trentesix (16 496 401 536) francs CFA. », affirme l’ASCE-LC. Et l’institution précise que cette somme doit être rembourser. Le ministère en charge des finances sera chargé du recouvrement.

Le trio de tête : Assemblée nationale, ministère des Infrastructures, Présidence du Faso

Dans un tableau faisant le point des pertes financières occasionnées par des agents publics des ministères et institutions audités, l’Assemblée nationale tient la tête du peloton avec 71,137% des cas. Les pertes financières du parlement sont estimées à 11 735 073 931 FCFA.

L’Assemblée nationale est suivie du ministère des Infrastructures et du désenclavement. Les fautes de gestions ont fait perdre dans ce ministère 2 327 270 669 FCFA, selon le rapport. La troisième place revient à la Présidence du Faso. Perte financière : 606 280 754 FCFA. Et ce n’est pas fini !

Le ministère l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité et celui de la Santé et de l’hygiène publique occupe respectivement les 4e et 5e place. Les pertes financières du MATDS sont estimées à 513 155 229 FCFA et celles du ministère en charge de la santé sont 246 077 128 FCFA.

« Pour les cas de fautes de gestion, la Cour des comptes sera saisie. »

Dans le top 10, il y a le ministère en charge de l’Agriculture (243 295 472 FCFA), le ministère en charge des transports (217 077 128 FCFA), celui des mines et carrières (104 120 117 FCFA). Il y a également le ministère en charge de la transition digitale, des communications électroniques (87 721 683 FCFA) et enfin le dernier du top 10 : le ministère en charge de la fonction publique avec des pertes financières de 86 788 589 FCFA. Mais la liste ne s’arrête pas aux dix (10) ; Les ministères et institutions concernés sont 21 au total. Celui qui a fait moins de dégâts est le ministère en charge de l’environnement. Ses pertes sont évaluées à 283 200 FCFA. La Primature est dans la liste avec 76 216 028 de pertes financières liées aux fautes de gestion.

Ces dossiers seront transmis à la Cour des comptes et au ministère en charge des finances. « Pour les cas de fautes de gestion, la Cour des comptes sera saisie. En outre, pour ce qui concerne les cas de fautes disciplinaires et pécuniaires, leur mise en jeu incombe au Ministre en charge des finances conformément aux dispositions de la loi organique relative à la loi des finances. », conclut le rapport.

par Lomoussa BAZOUN, Sira info

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