Le Burkina mise sur les interconnexions pour sa satisfaire sa demande nationale en électricité. En mars 2024, les premiers responsables de la SONABEL ont indiqué que l’électricité importée est plus avantageuse en termes de coût que sa production au niveau national. Ces dernières années, l’électricité importée dépasse la production nationale. Le Ghana est le plus grand fournisseur.
Plus de la moitié de la consommation du Burkina en électricité vient de l’extérieur en 2023. Selon les données de la SONABEL et de l’Agence burkinabè de l’électrification rurale (ABER), en 2023, la production nationale est évaluée à 1 135,7 gigawattheures (GWH). Les centrales thermiques et hydroélectriques publiques ont produit respectivement 688,2 et 89,3 GWH et les Centrales solaires publiques 58,8 GWH. Quant aux coopératives d’électricité, elles ont produit 8,3 GWH en 2023.
Le Burkina a lié des partenariats avec des structures privées qui produisent de l’électricité qu’elles revendent à la SONABEL qui se charge de la distribution. Ainsi, les centrales thermiques privées ont produit 190,6 gwh d’électricité en 2023 pendant que les centrales solaires privées en ont produit 100,4 gwh.
Grâce à la politique d’interconnexion, le Burkina importe de l’électricité principalement de trois pays voisins à sa voir le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Togo. En 2023, l’électricité importée du Ghana dépasse la production nationale. Selon les données de la SONABEL, l’électricité importée en 2023 du Ghana est estimée à 1 279,1 gigawattheures plaçant ce pays en tête des fournisseurs du pays en électricité. « 80,8% des importations totales en 2023 » d’électricité viennent de ce pays voisin. « Cela s’explique par le maintien de la performance de l’interconnexion Bolgatanga-Ouaga », selon le document.
La deuxième place revient à la Côte d’Ivoire qui a fourni, selon les données, 296,4 gigawattheures. Et le Togo ferme la marche en fournissant 6,7 GWH. Le total des importations d’électricité affiche 1 582,2 gigawattheures.
Ainsi, la consommation nationale d’électricité a nécessité 2 717,9 GWH dont « 58,2% de l’offre nationale d’électricité en 2023 » importée.
Mais ce n’est pas nouveau ! Depuis 2019, les importations d’électricité dépassent la production nationale. En 2022 par exemple, les importations d’électricité étaient évaluées à 1 492,2 GWH dont 1 204,2 GWH venus du Ghana et 280,1 GWH de la Côte d’Ivoire. Quant à la production nationale, elle était évaluée à 1 013,5 GWH.
En 2021 également, c’était pratiquement pareil. Production nationale : 1015 gwh et 1381 gwh importés. En 2020, la production nationale était de 708 gwh et les importations 1 485,8 gwh et enfin en 2019, le Burkina a importé 1 087,3 gwh contre une production nationale de 932,2 gwh. Mais de 2014 à 2018, les productions nationales étaient supérieures aux importations. La Côte d’Ivoire a été le premier fournisseur en électricité devant le Ghana de 2014 à 2018, selon les données. En 2017 par exemple, elle a fourni 583,3 gwh contre 57,5 gwh pour le Ghana et 4,6 gwh pour le Togo.
Mais en 2023, l’énergie livrée à la chaine de distribution est de 2 660,86 GWh, selon les données. L’énergie vendue, quant à elle, est estimée à « 2 344,10 GWh en 2023 contre 2 172,9 GWh en 2022 soit une hausse de 7,9%. La perte globale de distribution (Pertes techniques et non techniques) est évaluée à 12,8% en 2023 contre 11,1% 2022 soit une hausse de 1,7 points de pourcentage. »
Par Marie D. SOMDA