La plupart des forêts classées du Burkina sont assiégées par des populations, parfois confortées dans leur dynamique par la construction d’infrastructures sociales par l’Etat à leur profit (conf. Forêts classées du Burkina : Le « poumon vert » en péril face à des décennies de laxisme politique : https://sirainfo.com/2024/12/30/forets-classees-du-burkina-le-poumon-vert-en-peril-face-a-des-decennies-de-laxisme-politique/ ).
Ces dernières années, le gouvernement tente de débarrasser ces forêts de leurs occupants illégaux. La tâche semble titanesque. Selon un communiqué signé le 10 janvier 2025 de la Direction générale des Eaux et forêts, l’Etat a dû user de la force dans la région du Centre-Ouest,.
Dans cette région, en effet, les forêts classées de Tiogo, Koalio, Baporo, Kalao, Sao sont illégalement occupées par des populations. Les tentatives du gouvernement de les faire sortir n’ont pas produit d’effet. La première remonte, selon le communiqué, au 28 juillet 2022. A travers un communiqué, le Gouverneur de la région du Centre-Ouest invitait ses populations à libérer les forêts. Le 2 février 2024, un autre communiqué du gouvernorat a rappelé les mêmes termes que celui du 28 juillet 2022. Ce communiqué donnait jusqu’au 10 février 2024 pour libérer lesdites forêts.
A ces deux communiqués du gouverneur de la région, s’ajoute celui du président de la délégation spéciale de la commune rurale de Zamo (dans la même région), en date du 22 novembre. Cette autorité communale invitait également les occupants illégaux de la forêt de classée de Koalio à prier bagage au plus tard le 30 novembre 2024. Mais ces différentes interpellations administratives n’ont semblé émouvoir aucun des occupants illégaux.
« Malgré ces mesures administratives, il a été donné de constater que des individues continuent de s’installer dans ces forêts », précise le communiqué.
La direction générale des Eaux et forêts souligne que cette situation a « nécessité l’intervention de l’unité combattante des Eaux et forêts », basée dans la commune de Zamo, pour les déguerpir. « Lors de l’intervention, des produits prohibés ont été saisis », révèle cette direction.
Cette situation de vaines interpellations administratives n’est pourtant pas isolée dans cette région. Dans la région du Plateau central par exemple, les différentes interpellations des autorités n’ont pour l’instant produits aucun effet. Les forêts classées de Wayen et de Ziga continuent d’être occupées par des populations. Le dossier avait même fait l’objet d’une communication de l’actuel ministre en Conseil des ministres, en 2024. Mais la situation reste inchangée.
Par Lomoussa BAZOUN, Sira info