Arrestation de Me Kam : L’arrêt de travail des avocats empêche le jugement de certains de dossiers

L’Ordre des avocats du Burkina a annoncé, le 9 février 2024, un arrêt de travail. Dans un communiqué, l’ordre invitait ses membres a observé une journée de grève ce 15 février, suite à l’arrestation de Me Guy Hervé Kam le 25 janvier dernier. Le Barreau estime qu’il a été interpellé de façon irrégulière et demande sa libération.  Au Tribunal de grande instance Ouaga II, cet arrêt de travail a été respecté par les avocats. Sira Info a fait le constat dans la matinée.

Il est 8 heures au Tribunal de grande instance Ouaga II. Les trois salles d’audience de ce tribunal sont toutes ouvertes. Il y a de l’assistance dans les salles 1 et 2. La salle n°3 est cependant est vide.

Les audiences débutent dans les deux salles. Mais la majorité des dossiers sont renvoyés à des dates ultérieures. La cause : les conseils des différents prévenus brillent par leur absence. Les avocats répondent en effet à un mot d’ordre lancé par le Barreau du Burkina. Cet arrêt de travail fait suite à l’arrestation d’un membre connu de l’Ordre, le 25 janvier 2024. Le Barreau « a décidé d’observer un arrêt de travail le jeudi 15 février 2024 sur toute l’étendue du territoire national, dans la cadre des actions engagées pour exiger la libération sans condition de notre confrère, Guy Hervé Kam », indiquait le communiqué du 9 février.

Tous les dossiers de ce jeudi 15 février qui nécessitaient la présence d’un avocat ont donc été renvoyés. Au TGI Ouaga II, les dossiers des prévenus qui ont été appelés à la barre ont été renvoyés, le plus souvent à la demande de l’une des parties ou de toutes les parties. Mais la raison est la même : personne ne veut se faire juger sans son conseil.

Quelques dossiers ont cependant été jugés. Ces dossiers ne nécessitaient pas de présence d’avocats. C’est le cas de B.I., un conducteur de camion 10 tonnes qui a écopé 6 mois de prison et d’une amende de 250 000 FCFA, le tout assorti de sursis. B.I. a comparu pour homicide involontaire. Il est accusé d’avoir fauché la vie d’autrui (D.M, un motocycliste), dans un accident de circulation. Des faits qu’il a reconnus tout en demandant la clémence du Tribunal. Pour lui, la victime a percuté l’arrière de son camion pendant qu’il manœuvrait pour changer de direction. Reconnu coupable, B.I. a été appelé à plus de prudence en circulation.

  Par Judichaël KAMBIRÉ, Sira Info

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