Abattoir de Ouagadougou : Un audit révèle des abattages non facturés et non inspectés par le service vétérinaire

Société de gestion de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou (SOGEAO). C’est le nom de la société privée qui gère l’abattoir de Ouagadougou. Une convention lie l’Etat à cette structure.  En 2021, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) est saisie par une dénonciation anonyme, contenant une dizaine de griefs sur la gestion administrative et financière.

26 mars 2021. Une équipe de contrôleurs déposent leur valise au sein de la SOGEAO. Le rapport « confidentiel » disponible depuis mai 2021, égrène plusieurs faits administratifs et financiers irréguliers. Un des griefs concerne les abattages d’animaux et leur facturation. Les contrôleurs ont fait une découverte en comparant les statistiques fournies par le service vétérinaire et celles de la Direction de l’administration et des finances (DAF) : les statistiques ne concordent pas. Il y a des écarts. « L’analyse des statistiques d’abattage de 2016 à 2020 du service vétérinaire et celles fournies par la DAF fait ressortir des écarts suivants : 565 carcasses grands animaux inspectés par le vétérinaire n’ont pas été facturées par la DAF, soit une perte de recettes de 2 203 500 FCFA. Par contre, 8 667 carcasses grands animaux facturés par la DAF ont échappé à l’inspection du service vétérinaire », détaille le rapport. Et ce n’est pas tout !

Une perte de recettes de 16 millions FCFA

Pour les petits animaux, 28 863 carcasses ont été inspectées par le service vétérinaire, mais elles ont « échappé à la facturation. Soit une perte de recettes de 12 988 350 FCFA. » Il y a également 775 carcasses de porcins examinées par le service vétérinaire mais qui n’ont pas fait l’objet de perception de recettes. Le manque à gagner est évalué à ce niveau à 930 000 FCFA. « Par contre, 495 carcasses porcins n’ont pas été inspectées par le service vétérinaire. », indiquent les contrôleurs. Cette situation a fait perdre au total 16 121 850 FCFA de recettes. L’ASCE-LC évoque une perte des recettes et le risque de consommation de la viande impropre comme conséquence de cette pratique. Les causes seraient, selon le rapport, « des abattages d’urgence, les abattages en l’absence du vétérinaire, l’indisponibilité de la caisse et la complicité des acteurs ».

Par Lomoussa BAZOUN, Sira info

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