Secteur économique/Burkina : La situation financière des entreprises continue de se dégrader  

L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a réalisé une enquête d’opinion des chefs d’entreprises dénommée « Enquête Trimestrielle de Conjoncture (ETC) ». Elle consiste à interroger les responsables d’entreprises sur le « passé récent et l’état actuel de leur activité ainsi que sur leurs perspectives à court terme. » Le rapport permet d’avoir le ressenti des acteurs concernés sur la vie des entreprises. L’INSD souligne que les entreprises concernées par cette enquête sont situées dans les six principales villes industrielles en l’occurrence Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Orodara, Pouytenga et Fada N’Gourma. Les secteurs concernés sont l’industrie, le commerce, la construction, etc.

Selon une enquête d’opinion trimestrielle des chefs d’entreprises, réalisée par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) en septembre 2024, le secteur économique du Burkina est en difficulté. Et pour l’avenir, les milieux économiques sont aussi pessimistes.  

« La conjoncture économique dans l’ensemble de l’économie est défavorable au deuxième trimestre2024, confirmant ainsi les prévisions pessimistes des chefs d’entreprise malgré une reprise des ventes. », révèle l’INSD. Selon cette structure, la production, les effectifs employés, de même que les commandes sont en baisse selon l’opinion des chefs d’entreprises, « aussi bien en glissement trimestriel qu’annuel, sous des tensions de trésorerie ». D’abord, les recettes.

Baisse des recettes avec un solde négatif de 55,2%

Le document de l’INSD révèle une baisse des recettes par rapport à la normale au deuxième trimestre 2024. De fait, la majorité des opérateurs économiques touchés par l’enquête d’opinion évoque une « baisse des recettes avec un solde de – 55,2%. » Ce qui confirme « les prévisions pessimistes faite par les chefs d’entreprises » au premier trimestre. Par contre, l’INSD note que la plupart des chefs d’entreprises ont constaté une hausse en glissement trimestriel de 4,8% et annuel de 0,6%.

Mais pour le trimestre prochain, les chefs d’entreprises ne nourrissent pas un espoir d’amélioration de la situation des recettes qui pourraient encore baisser de 2,6%.

Production en difficulté

Si les recettes ont baissé, les entreprises burkinabè sont aussi touchées par un autre problème : la baisse de la production. Selon l’opinion des chefs d’entreprises interrogés par l’INSD, la production est en baisse par rapport à la situation normale, avec solde négatif de 59,1% au deuxième trimestre de 2024. « En glissement trimestriel et annuel, la production est en baisse avec des soldes respectifs de -7,2% et -54,2%. Pour le trimestre à venir, les chefs d’entreprise restent pessimistes quant à l’évolution de la production (solde de -12,9). » 

Mauvaise santé financière des entreprises

Cette situation crée nécessairement des tensions de trésorerie qui existaient déjà. Elles « continuent de persister », selon l’INSD.

En glissement trimestriel et annuel, les chefs d’entreprises ont confié avoir des tensions de trésorerie (difficultés financières) avec des soldes négatifs respectifs de 10,2% et 37,9%. Et pour le troisième trimestre, ils ne sont pas optimistes. Ils s’attendent encore à une détérioration de la « santé financière » de leurs entreprises avec un solde négatif de 5,1%.

Baisse de l’effectif des employés

L’enquête d’opinion de l’INSD a aussi mis le doigt sur un autre aspect de la vie des entreprises : les emplois. Selon le document, les effectifs employés sont en baisse aussi bien par rapport au premier trimestre de 2024 et au même trimestre de l’année 2023. « En effet, la majorité des chefs d’entreprises affirment une contraction de l’emploi avec des soldes respectifs de -13,9% et -8,9% », révèle le rapport. Les chefs d’entreprises sont aussi pessimistes pour le troisième trimestre. Ils s’attendent à une poursuite de la contraction des effectifs employés.

51,1% des chefs d’entreprises interrogés évoquent des difficultés d’approvisionnement

Cette enquête trimestrielle de l’Institut national de la statistique et de la démographie lève aussi le voile sur les difficultés auxquelles font face les chefs d’entreprises. Les difficultés d’approvisionnement occupent la première place avec un taux de 51,1% des chefs d’entreprises interrogés.  A cela s’ajoute le problème de la demande insuffisante évoquée par 47,9% pendant que 43,4% affirment faire face à des difficultés financières. Ceux qui évoquent un climat défavorable sont évalués à 27,5% tandis que d’autres font face à une insuffisance du personnel (11,0%) et une insuffisance des équipements (15,1%).

 Par Lomoussa BAZOUN, Sira info

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