Burkina : Quatre Congolais suspectés de complot contre le pouvoir de Félix Tshisekedi à Ouagadougou

19 mai 2024. Le Général Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) annonce avoir « étouffé dans l’œuf » une tentative de coup d’Etat. Plusieurs membres du groupe des « assaillants » sont arrêtés dont Christian Malanga, un Congolais qui aurait pris la nationalité américaine. Ce dernier est présenté comme leur chef. Au Burkina, un Congolais d’origine, détenteur d’un passeport américain, un franco-congolais et deux autres sont en garde-à-vue depuis mi- mars 2024 pour les mêmes raisons.

Le 19 mai 2024, un groupe est sorti du bois au Congo. Son coup a foiré. Mais plus tôt ici à Ouagadougou, d’autres Congolais ont vu leur projet tombé pratiquement à l’eau. Selon nos informations, quatre individus d’origine congolaise sont entre les mains de l’Agence nationale de renseignements (ANR), après une garde-à-vue de plusieurs jours dans une Brigade de recherche de la gendarmerie nationale. Selon des sources proches des services de renseignements, ils ont été interpellés le 12 mai 2024 à Ouagadougou. Leurs documents d’identité et autres ont parlé. Ainsi, les services de sécurité burkinabè ont pu mettre un nom sur chacun des visages, après leur interpellation et audition.

Le « sauveur du Congo des mains des prédateurs »

L’un d’eux est né à Kinshasa et détenteur d’un passeport américain. Il réside aux USA, selon nos informations. Il serait arrivé au Burkina en début mai 2024. Son objectif en venant est d’avoir un entretien avec le capitaine Traoré afin qu’il facilite leur collaboration avec la Russie dans le but de “libérer leur pays”. Il en veut au gouvernement de son pays qu’il qualifie de pro-occidental. Il aurait perdu plus de 10 membres de sa famille dans la grave crise congolaise, notamment les exactions du M23. Il a affirmé aux services de sécurité qu’un prophète lui aurait révélé qu’il est l’homme qui va sauver la RD Congo en proie aux “prédateurs”. Il semble être celui qui prendrait le pouvoir après la réussite du « projet ».

Ils auraient voulu que le Burkina « soutienne officiellement leur mouvement quand celui-ci allait prendre forme au Congo. »

Un deuxième, se présentant comme ingénieur en informatique, n’a pas nié le complot contre le pouvoir congolais. Il a notamment évoqué le pillage des ressources de son pays et veut y mettre un terme en renversant le pouvoir actuel. Il a souligné qu’ils sont en contact avec d’autres personnes au Congo et dans la diaspora et rechercheraient des « soutiens étrangers”. Et le soutien du pouvoir burkinabè leur aurait été recommandé. Selon lui, le groupe qui est venu au Burkina était composé de cinq personnes. L’un d’eux serait reparti au Congo et dit être celui qui était chargé de demander l’audience avec le capitaine Traoré, à travers une correspondance qu’il n’aurait malheureusement pas pu déposer. Dans leur démarche, ils auraient voulu que le Burkina affiche son soutien à leur coup de force dès qu’ils réussiraient à prendre le pouvoir.

Une organisation politico-militaire

Le troisième qui est entre les mains des services de sécurité dit être arrivé à Ouagadougou en fin avril 2024. Des acteurs proche de l’ANR qui a désormais en charge le dossier, indiquent qu’il a évoqué la préparation de complot contre le pouvoir congolais. Il ferait partie d’un mouvement dont l’objectif est de  libérer le Congo “des prédateurs et des pilleurs occidentaux ». Leur organisation, a-t-il confié, est politico-militaire..

Le quatrième, selon nos informations dit basé en France. C’est un franco-congolais, né à Kinshasa. Il est aussi arrivé en début mai à Ouagadougou. Il va dans le même sens que les 3 autres. Il serait venu avec comme objectif, l’obtention d’une audience avec le chef de l’Etat burkinabè pour demander son aide.

« Beaucoup de documents » saisis

Selon nos informations, leur interpellation le 12 mai 2024 a permis de saisir des ordinateurs portables, une imprimante, « beaucoup de documents”, des téléphones portables, de “l’argent liquide”, etc.

Des sources proches des services de renseignements indiquent que c’est une Brigade de recherche de la gendarmerie qui les a interpellés et s’est occupé de leur audition avant de filer le dossier à l’Agence nationale de renseignements qui devrait approfondir “certains aspects”. Mais « la lecture des documents saisis confirment ce qu’ils ont dit” aux services de sécurité, souligne une autre source. Seront-ils expulsés du Burkina ou remis aux autorités congolaises? A suivre !

par Marie D. SOMDA, Sira info

[email protected]

Partager:

Plus d'articles

Journal numérique d’information générale et d’investigation, indépendant et attaché aux faits d’intérêt public.

Copyright © 2023  SIRAINFO – Tous droits réservés

error: Content is protected !!