Célébration de la Journée nationale de l’arbre : Cinq millions d’arbres, cinq millions de promesses !

La célébration de l’édition 2025 de la Journée nationale de l’arbre a connu une ferveur particulière. Ce 21 juin, en effet, le Burkina Faso s’est lancé dans un exploit aussi ambitieux que symbolique : planter cinq millions d’arbres en une heure. Un geste fort, à haute valeur environnementale, qui s’inscrit dans une dynamique de lutte contre le changement climatique, la déforestation et la désertification. L’initiative est certes spectaculaire, mais elle est surtout urgente, une nécessité absolue.

En décembre dernier, Sira Info, avec le soutien de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), dressait un portrait alarmant des forêts classées. Elles sont en péril après des décennies de laxisme politique — et c’est peu dire.

Entre 1992 et 2014, le Burkina Faso a perdu plus de 47 % de ses forêts

Les données sont saisissantes : entre 1992 et 2014, le Burkina Faso a perdu plus de 47 % de ses forêts, soit environ 6,18 millions d’hectares (près de 281 355 hectares par an durant cette période). Et les signaux restent au rouge. Le directeur des forêts, le colonel Bertrand Tapsoba, que nous avons rencontré le 22 mai 2024, n’a pas caché son inquiétude : « Nous perdons actuellement environ 83 000 hectares par an. » La conclusion est implacable : le pays perd chaque année plus de couvert végétal qu’il n’en replante. Lire aussi :

https://sirainfo.com/2024/12/30/forets-classees-du-burkina-le-poumon-vert-en-peril-face-a-des-decennies-de-laxisme-politique/

Cette dégradation, conjuguée aux vagues de chaleur meurtrières de mars à mai 2024, rappelle cruellement les enjeux : sans couvert végétal, l’air se réchauffe, la terre s’assèche, et la vie devient plus précaire.

Dans ce contexte, la campagne de reforestation du 21 juin ne peut, et ne doit pas, être réduite à une simple opération de communication. Elle doit au contraire marquer le début d’un changement profond et d’une prise de conscience citoyenne, portée, encadrée et entretenue par un leadership politique renforcé.

Le gouvernement doit incarner ce leadership, notamment en assurant une gestion rigoureuse de l’après-plantation.

Premièrement, il doit mobiliser l’ensemble de la société : collectivités, ONG, associations, citoyens — tous doivent être au cœur du dispositif de suivi, de protection et d’entretien des plants mis en terre.

Tenir ces promesses, c’est offrir un avenir aux générations futures

Le premier pari semble presque gagné, à en juger par la ferveur qui a animé la journée du 21 juin. Les entités gouvernementales ont prouvé qu’elles pouvaient mobiliser une nation pour planter. Il leur reste maintenant à démontrer qu’elles savent aussi mobiliser pour faire vivre. Car le véritable enjeu, désormais, est de transformer cet effort ponctuel en un plan de reforestation durable, avec financement, suivi, gouvernance locale, formation et sensibilisation.

Le défi de planter cinq millions d’arbres rime avec cinq millions de promesses. Promesses de verdure dans un territoire menacé par l’avancée du désert. Promesses de fraîcheur dans des villes de plus en plus suffocantes. Promesses de saisons pluvieuses moins capricieuses, de sols protégés, de biodiversité retrouvée.

Tenir ces promesses, c’est offrir un avenir aux générations futures.

Par La rédaction

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